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Publié par jlgdu54

Emmanuel Macron a réussi un impossible pari, mais pourra-t-il gouverner selon le programme annoncé ?

Emmanuel Macron a réussi un impossible pari, mais pourra-t-il gouverner selon le programme annoncé ?

Macron 2017, l’anti Chirac 2002

Un duel de deuxième tour 2017 qui a un point commun évident avec celui de 2002 : la présence du Front National. Mais franchement, cela s’arrête là.

2017 marque le début d’un système politique nouveau, avec déjà un président nouveau et totalement imprévisible il y a deux ans.

Les 5 ans qui suivent promettent d'être chahutés, dans un contexte international incertain où le réchauffement climatique pourrait bien finir par être une menace préoccupante.

 

Présidentielle 2017 : les résultats obtenus par les onze candidats du premier tour sont les suivants, par ordre croissant du nombre de suffrages :

 

M. Jacques Cheminade : 65 586 voix, soit 0,18% des suffrages exprimés

Mme Nathalie Arthaud : 232 384 voix, 0,64 %

M. François Asselineau : 332 547 voix, 0,92 %

M. Philippe Poutou : 394 505 voix, 1,09 %

M. Jean Lassalle : 435 301 voix, 1,21 %

M. Nicolas Dupont-Aignan : 1 695 000 voix, 4,70 %

M. Benoît Hamon : 2 291 288 voix, 6,36 %

M. Jean-Luc Mélenchon : 7 059 951 voix, 19,58 %

M. François Fillon : 7 212 995 voix, 20,01 %

Mme Marine Le Pen : 7 678 491 voix, 21,30 %

M. Emmanuel Macron : 8 656 346 voix, 24,01 %.

 

Scénario 2017 : le PS, proie du vote utile qui va éliminer Fillon.

 

Les vainqueurs des primaires finissent 3ème et 5ème.

Le vote Benoît Hamon s’est effondré dès lors que les sondages ont indiqué que Jean-Luc Mélenchon lui passait devant.

Brutalement, la chute s’est accélérée par l’effet de deux succions de l’électorat socialiste : les plus à gauche votent utile pour Mélenchon et les plus au centre votent utile pour Macron.

Ces derniers ont bien fait de raisonner ainsi.

Au plus fort des sondages en faveur de Hamon, le vote PS était à 17%, il y a eu donc une érosion totale de l’ordre de 4 millions de voix.

Emmanuel Macron a engrangé finalement 1.443.351 voix de plus que François Fillon (soit exactement 4,00% des votes exprimés).

C’est ce million et demi de Français de la gauche modérée qui a fait le verdict du 1er tour et décidé finalement du miracle Macron.

S’il n’y avait pas eu ce réflexe de vote utile des électeurs PS modérés vers Macron, c’est François Fillon qui aurait eu droit à affronter Marine Le Pen au 2ème tour, avec les meilleures chances d’élection au final.

On aurait pu avoir 10,50% des voix pour Hamon et 19,87% pour Macron, si le siphonage avait été moindre de 1.491.500 voix. Les 20,01% de Fillon suffisaient alors à le qualifier.

 

Scénario 2002 : le PS victime de l’absence de vote utile.

 

En 2002, les sondages d’avant premier tour donnent Chirac et Jospin aux alentours de 20%. Loin derrière, Le Pen est à environ 11%, handicapé par la candidature dissidente de Mégret.

Pour le 2ème tour, Jospin devait facilement l’emporter devant Chirac.

L’électorat de gauche ne perçoit aucune menace, un certain nombre ne se déplacera même pas pour le premier tour (28,4% d’abstentions) et ceux qui voteront vont pouvoir tranquillement répartir leurs voix vers Chevènement, Mamère, Taubira, Hue, Besancenot et Laguiller (26% des voix à eux 6).

Et de 20%, Jospin redescend à 16,18%, tandis que les électeurs de Le Pen viennent voter en masse et finalement représentent 16,86% des seulement 69,1% de votes exprimés.

Bref, le contraire du phénomène 2017, aucun vote utile, aucune mobilisation face au danger FN, tout bénéfice pour Jacques Chirac, qui de battu annoncé au second tour passe à un président réélu par un plébiscite à 82%, après avoir fait moins de 20% au 1er tour.

Un point commun néanmoins entre 2002 et 2017, le PS est victime à chaque fois, de l’absence de vote utile en 2002 et du vote utile de 2017.

Mais si le grand perdant de 2002 est le PS, vainqueur annoncé et éjecté dès le 1er tour, en 2017, ce sont les Républicains qui sont les grands perdants.

Le dépeçage du vote socialiste d’avril a enterré l’élection imperdable de Fillon prévue par tous en novembre 2016, à la sortie des primaires de la Droite et du Centre.

Les affaires n’ont pas aidé le candidat de la Droite et du Centre, mais on voit bien qu’il y avait la place pour passer avec le nombre de voix réunies par Fillon, s’il n’y avait pas eu le vautour Macron, venu d’on ne sait où pour dépecer une bonne partie du cadavre PS et ratisser des centristes de droite refroidis par le programme économique et sociétal de Fillon.

Et s’il n’y avait pas eu de candidature Macron ? Il y aurait eu une candidature Bayrou, compte-tenu du résultat de la primaire de la Droite et du Centre. Hamon aurait mieux résisté, Mélenchon moins monté, Bayrou moins rassemblé et Fillon se serait probablement qualifié !

 

Le Président Macron, le paysage politique recomposé et le réchauffement climatique.

Une nouvelle étape est à franchir pour ce tout nouveau président, qui se veut hors partis, mais en mouvement.

Comment faire pour se donner les moyens législatifs de la politique sociale-libérale qu’il veut mener ?

A supposer qu’il réussisse ce tour de force, comment la rue et la gauche à gauche, requinquée par le charisme et les résultats électoraux mélenchonniens, vont-ils réagir ? Probablement pas dans la nuance !

Nous entrons dans un feuilleton à rallonges qui devrait nous tenir en haleine de nombreuses années encore. Ceux qui me lisent auront noté l’utilisation du doux euphémisme « paysage politique recomposé » pour ce qui risque de ressembler au jour d’après de Pearl Harbor, tout est à reconstruire !

Et pendant que certains visent une croissance retrouvée et heureuse et que d’autres cherchent à conserver le droit social de leurs parents, le réchauffement climatique va rattraper tout ce monde aveugle. La sanction sera terrible, sauf à ce que les dirigeants de cette fragile planète prennent enfin les bonnes décisions.

Ce n’est pas parti pour, mais sait-on jamais ?

Cela passera par la prise de conscience des populations qui votent. Pour les Français de 2017, c’était encore un peu trop tôt…

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