Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Publié par jlgdu54

La pandémie Covid-19, comme le réchauffement climatique, sont des problèmes planétaires.

La pandémie Covid-19, comme le réchauffement climatique, sont des problèmes planétaires.

Du 12 mars au 13 avril 2020, nous avons totalement basculé dans un autre monde.

Celui du 12 mars 2020, nous ne le verrons plus.

Le fort ralentissement des activités humaines dû à la pandémie doit nous éclairer sur les problèmes globaux que l’humanité dans sa globalité aura à traiter à l’avenir.

 

Le mois qui change tout.

Le 12 mars :

L’Équipe fait 32 pages et titre en une : « Tous ensemble », saluant la qualification (enfin !) pour les quarts de finale de la Ligue des Champions du PSG. L’article sur les 3 000 supporters massés aux abords du stade est titré « La voix du succès ».

L’Est Républicain titre en une : Élections : faire barrage au Covid-19.

L’épidémie gagne du terrain, mais on ne compte encore que 2 300 cas avérés, 105 malades en réanimation et 46 décès en France. En page sports : « Le sport face au risque de chaos ».

Le 13 avril :

L’Équipe fait 14 pages seulement et titre en une sur le décès de Sterling Moss, le Poulidor de Fangio dans les années 50. Il aurait eu droit à un entrefilet de 10 lignes en page 30 s’il était décédé un mois plus tôt. Le sport est à l’arrêt partout sur la planète.

L’Est Républicain titrait en une du 12 avril (jour de Pâques, pas de journal le 13, jour férié) : « Le Covid-19 ne confine pas la foi ».

En pages Monde, France, Région, Locales, un seul sujet : la pandémie et le confinement.

On décompte au soir du 12 avril 95 400 cas avérés, 6 845 malades en réanimation et 14 393 décès.

 

Pandémie.

Un basculement de l’histoire s’écrit en ce moment même, sous les yeux de 7,7 milliards d’humains, dont 4 sont confinés.

 

Face à la pandémie, le plus mauvais élève de la planète se révèle être la première puissance mondiale. Les États-Unis cumulent 530 000 malades et plus de 21 000 morts.

Plusieurs causes à ce triste bilan :

Un système de santé peu mutualisé, qui exclut des soins 24 millions de citoyens.

Des habitudes alimentaires soda-burger qui ont créé des dizaines de millions d’obèses.

Une démocratie capable d’élire Obama sous les yeux ébahis de la communauté internationale, puis Trump sous les yeux effarés de la même communauté internationale (à quelques exceptions près, quand même), un président populiste, fier-à-bras et complètement à côté du sujet.

Il ne raisonne qu’en termes d’affrontement, de rapports de force. Il n’était donc pas le meilleur chantre de la solidarité dont son pays avait besoin pour lutter contre le nouveau coronavirus.

Un espoir cependant : pour se faire réélire, il est peut-être capable de s’adapter…

 

En France, en quelques semaines, les mots Gilets Jaunes et réforme des retraites ont totalement disparu des radars.

La réforme des retraites est suspendue et ne sera probablement jamais votée sous la forme présentée il y a encore quelques semaines.

Sur mon blog, une statistique édifiante, celle du nombre de fois où mes Gladeries sur la retraite ont été lues sur les 12 premiers jours du mois : 45 en avril 2020, contre 187 en mars, 236 en février, 180 en janvier et 416 en décembre 2019.

Mes deux articles les plus lus en avril traitent tous les deux du calendrier. En période de confinement, les priorités changent !

 

La pandémie bouscule tout. En France, elle va probablement pour quelque temps sauver l’hôpital public, affaiblir pour le moins l’industrie aéronautique et limiter les liaisons aériennes internationales au départ de nos aéroports. Elle va faire basculer des cohortes de Français, notamment nombre de travailleurs indépendants et salariés de petites entreprises dans la précarité.

Le déficit budgétaire abyssal de 2020 est une nouvelle très mauvaise nouvelle pour les jeunes générations. Si tout se passe au moins pire, la planche à billets mondialisée va nous permettre de reporter les très gros soucis à un peu plus tard, et donc en France de sauvegarder encore une sécurité sociale protectrice de tous et un système de retraite qui explosera un jour ou l’autre, mais plus tard.

 

Les défis des années 2020.

A mes yeux, le premier défi reste celui posé à l’humanité entière face au réchauffement climatique et la transition énergétique.

Le mode de vie occidental actuel ne pourra pas être maintenu au-delà de quelques années.

Pour sauver des centaines de millions de vies, il faudrait pouvoir contenir le réchauffement climatique à 2 degrés maximum, cela suppose de libérer de moins en moins de gaz à effet de serre chaque année pour parvenir à en rejeter trois fois moins d’ici 30 ans (c’est possible, à l’échelle de la planète, en baissant de 4% chaque année par rapport à la précédente, mais c’est plus facile à écrire qu’à faire).

Cela veut dire, ne plus prendre l’avion pour ses loisirs, bannir à terme la propriété individuelle des moyens de locomotion, manger beaucoup moins de viande, manger local, rendre nos lieux de vie moins énergivores (habitat et locaux professionnel), etc.

La civilisation humaine a déjà créé le réchauffement climatique de demain (vers 2100) à hauteur de 1,5 degré par son activité sur les 170 dernières années. Le CO² déjà rejeté dans l’atmosphère y restera. Il nous faut éviter désormais d’en rajouter trop, or nous en rejetons plus d’année en année.

Au XXème siècle, la température a augmenté de 1,0 degré en France métropolitaine (contre 0,6 degré en moyenne sur Terre), soit 0,1 degré de plus par décennie. Et le rythme s’est accéléré sur les deux premières décennies de ce siècle.

La sainte croissance, qui nous permettrait de maintenir le chômage à un niveau acceptable, de sauver notre système de sécurité sociale et de retraite, est malheureusement incompatible avec cet objectif climatique, et pas seulement incompatible, mais aussi et surtout, impossible à maintenir avec des ressources énergétiques qui vont se raréfier.

 

Quadrature du cercle.

La problématique du climat est mondiale, forcément.

J’avoue que je ne vois pas comment parvenir à un accord international sur un tel sujet.

Il est évident qu’on ne peut pas demander aux pays les plus pauvres de moins consommer, il faudrait au contraire les aider massivement. Dans les pays riches, on voit monter les populismes et des discours de repli sur soi, ce qui n’est pas gage de solidarité, pour le moins !

La démocratie n’est pas adaptée quand il faudrait faire des efforts collectifs. Les gens votent en fonction du présent, pas de l’avenir à quelques décennies.

Le capitalisme et sa logique de profits immédiats est encore moins adapté à des objectifs de long terme.

Bref, on a tout faux !

 

Un rapport du GIEC très bien documenté conclut qu’à partir de +3 degrés de réchauffement climatique, les problèmes d’insuffisance alimentaire toucheront l’intégralité de la planète.

En l’absence de mesures contraignantes acceptées à l’échelle de la planète, on va tout droit vers les 3 degrés (voire pire).

Dans l’histoire de l’humanité, la pénurie alimentaire a toujours provoqué guerres, révolutions et violences de tout acabit.

Plus tôt on fait des efforts, moins on lèguera d’horreurs à nos enfants et petits enfants.

Il n’y a que les gens qui peuvent sauver l’humanité. Les gouvernements suivront et, espérons-le, les très riches.

Pour cela il faut informer le public sur des faits scientifiques avérés et sur l’ampleur du problème, et non pas laisser les individus se gaver de complotisme et de fake news.

 

J’appelle les politiques et les médias à faire leur boulot d’information vis-à-vis du grand public.

Continuer à présenter des scénarios économiques de croissance comme réalisables est une désinformation. Il faudra faire presque aussi bien avec beaucoup moins, puis encore un peu moins bien avec encore moins, et ainsi de suite.

Il faut rétablir des plans pluriannuels en baissant nos dépenses énergétiques pour nous chauffer, nous déplacer, nous nourrir, et intégrer en même temps l’aide aux pays en développement dans notre budget global. La paix en dépend.

Cela suppose de totalement repenser nos modes de vie, notre organisation sociétale.

 

La tragédie du Covid19 a bien montré que d’essayer de rassurer en minimisant la gravité du problème au départ de celui-ci a été contreproductif (en Chine, comme en France ou aux États-Unis).

On fait exactement la même erreur avec le déni de la tragédie à venir sur le réchauffement climatique.

Il va falloir faire des choix qu’on ne voudrait pas avoir à faire, autant que ce soit en connaissance de cause et avec un relatif consensus de citoyens bien informés.

C’est pas gagné !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article